De 1990 à 2018

Après le traumatisme provoqué par le décès brutal de son fils aîné en 1972, Philippe Berg avait cessé de peindre s’investissant alors durant près de dix ans dans les études d’histoire de l’art dont l’aboutissement est une thèse de doctorat consacrée à un tableau du peintre néerlandais Jérôme Bosch, le Jardin des Délices.   

C’est un autre traumatisme qui lui redonne l’envie de peindre à nouveau : en 1987, il est atteint d’un cancer dont il guérit définitivement en 1990. « Quand je me suis remis à peindre, j’ai réalisé à quel point cela m’avait manqué ! ». Et cette fois, Philippe Berg ne s’arrêtera plus : durant 28 ans, jusqu’à ses derniers instants, il va dessiner et peindre des centaines et des centaines d’œuvres.

Le parti pris est résolument néofiguratif. La technique n’est plus au centre des préoccupations de l’artiste. Il s’agit d’exprimer toutes les émotions : douleur, tristesse, angoisse, tendresse… Que l’on n’apprécie ou pas, on ne peut rester indifférent.

« Peintre néofiguratif, Philippe Berg traque les impacts de la vie sur nos corps et nos visages. Kraft froissé ou non, papier, toile, aquarelle ou huile, quels que soient la technique ou le support, le peintre nous propose une approche kaléidoscopique de nos blessures les plus ordinaires »

(Commentaire de Monique Raïkovic, lors de l’exposition organisée à l’Hôpital Georges Pompidou à Paris, à l’occasion d’un colloque médical consacré à la prise en charge de la douleur).

Les premières années, on retrouve les techniques des années 1960 ; certaines toiles sont d’une grande violence, l’artiste laisse exploser sa colère, sa rage avec une profusion de couleurs vives.